Page:Rolland - Jean-Christophe, tome 8.djvu/21

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

11
LES AMIES

Olivier l’interrompit, pour lui parler des convives.

— Les convives ?… Je ne sais pas. Il y avait Gamache, un homme tout rond, franc comme l’or ; Clodomir, l’auteur de l’article, un garçon charmant ; trois ou quatre journalistes que je ne connais pas, très gais, tous bons et charmants pour moi, la crème des braves gens.

Olivier n’avait pas l’air convaincu. Christophe était étonné de son peu d’enthousiasme.

— Est-ce que tu n’as pas lu l’article ?

— Si. Justement. Et toi, est-ce que tu l’as bien lu ?

— Oui… C’est-à-dire, j’ai jeté un coup d’œil. Je n’ai pas eu le temps.

— Eh bien, lis donc un peu.

Christophe lut. Aux premières lignes, il s’esclaffa.

— Ah ! l’imbécile ! fit-il.

Il se tordait de rire.

— Bah ! continua-t-il, tous les critiques se valent. Ils ne connaissent rien.

Mais à mesure qu’il lisait, il commençait à se fâcher : c’était trop bête, cela le rendait ridicule. Qu’on voulût faire de lui « un musicien républicain », cela n’avait aucun sens…