Page:Rolland - L’Âme enchantée, tome 2.djvu/61

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neurasthénique à fuir tous les contacts. Alors, pourquoi ne pas quitter Paris et vivre à la campagne, comme le conseillait Sylvie ? Elle ne refusait point ; mais elle n’en ferait rien : c’était une décision à prendre ; et elle ne voulait pas sortir de son engourdissement.

Elle laissait donc flotter ses journées immobiles, sans houle, comme une mer étale, qui s’apprête à baisser. Entr’acte, arrêt apparent dans le rythme éternel de respiration : le souffle est suspendu. Sur la pointe des pieds, la joie s’en va. La peine, à pas feutrés, s’approche. La peine n’est point encore là. Mais un nescio quid avertit : « Ne remue pas !… » Elle est derrière la porte.