Page:Rolland - L’Âme enchantée, tome 3.djvu/150

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Marceline rit, et elle dit :

— J’en ai à rendre.

— Occupons-nous de celui-ci !

— Ah ! celui-ci, il ne ferait pas bon y toucher, contre son gré. Au moindre mot qu’on lui dit, pour semoncer, il est un poney qui vous ruade au nez.

— Vous qui le connaissez, n’a-t-il personne à qui le confier ?

— Sa mère est au loin.

— Je sais. La brave femme lui gagne son pain. Elle ignore tout. J’avais pensé à lui écrire. Mais, à ce que j’ai pu voir, ils s’entendent mal, ils sont buttés. Je connais ça : probablement, ils sont trop proches pour se comprendre. Elle a son gros travail et ses peines, cette femme ; il ne faudrait pas inutilement l’inquiéter, s’il y avait moyen autrement. Est-ce qu’il n’a pas, notre gamin, ici, sur place, quelque autre personne de la parenté, qui sache le prendre et le défendre ?

— Si, justement !… Attends, Pitan !… Il y a sa tante, je la connais, elle n’est point prude, elle peut comprendre…

— Eh bien, dit Pitan, il faut aller lui parler. Marceline fit la grimace. Elle n’aimait pas à se dessaisir du pigeonneau. Mais elle était bonne fille, elle se dit :

— En l’absence de l’autre, je suis un peu sa mère. Qu’est-ce que je ferais, si j’étais à la place