Page:Rolland - L’Âme enchantée, tome 3.djvu/167

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Sylvie n’eut pas trop de toute son expérience, de toute son intuition, de sa diplomatie malicieuse, appuyée par une poigne solide de Parisienne énergique et rouée, pour tenir à l’attache, pendant les trois mois qui suivirent, l’ocelot qu’elle s’était juré de dresser.

Elle l’avait logé dans la chambre près de la sienne, au fond de l’appartement. Une porte donnait sur le couloir de sortie ; mais Sylvie en gardait la clef, et n’ouvrait qu’aux jours et heures où elle accordait au neveu de recevoir chez lui ses amis. Alors, Marc était sûr qu’aucun œil indiscret ne contrôlait ses visites : c’était la trêve de Dieu — ou, peut-être, du diable : Sylvie n’y manquait jamais. De même que jamais elle n’eût cherché à connaître ce qu’il faisait, lisait, écrivait, dans sa chambre : il était sur son territoire, elle le respectait. Mais il ne pouvait en sortir, — hors les heures de la trêve, — sans passer par la chambre à coucher de Sylvie : toute autre