Page:Rolland - L’Âme enchantée, tome 3.djvu/99

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Ils sont, aux trois quarts, fils de petits bourgeois, ou de gros paysans, maîtres-fermiers des environs, — quelques-uns (par classe, deux ou trois), de notables, vieille bourgeoisie de robe, ou fils de fonctionnaires, l’élite de l’endroit. On les reconnaît assez vite, bien que sur tous soit posé le vernis de sournoiserie, qu’imposent aux figures l’éducation de collège et l’entente tacite en face du professeur, — bien qu’aussi ces museaux, si différents qu’ils soient, tous portent empreint le pouce du sculpteur qui a modelé la race dans la glaise du pays. Il est le même qui tailla les images dans la pierre de leurs églises. On les reconnaît. Leur hure pourrait, sans dommage, dans les niches, être replacée sur les épaules des saints (quels saints !) décapités. Ils sont authentiquement les petits-neveux de leur cathédrale. C’est consolant. « Petit bonhomme vit encore !… » Mais c’est aussi, pas très rassurant. Car, entre nous, les saints des cathédrales sont quelquefois de fiers