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aux citoyens de Bombay et aux non-coopérateurs des appels désolés, que reproduisit la presse. Il déclarait que de pareilles scènes rendaient impossible actuellement la Désobéissance civile en masse, et il en suspendit l’ordre. Pour se punir lui-même des violences des autres, il s’imposait un jeûne religieux de cinq jours[1]. Les Européens de l’Inde avaient été moins alarmés encore des troubles de Bombay que de la saisissante unanimité du Hartal silencieux dans toute l’étendue de l’Inde. Ils pressèrent le vice-roi d’agir. Une série de mesures violentes, qui ne respectaient pas la légalité, furent prises par les gouvernements des provinces. On ressortit une vieille loi de 1908 contre les anarchistes et les sociétés secrètes ; on l’utilisa contre les associations de volontaires du Congrès et du Khilafat. Des milliers d’arrestations furent faites. En réplique, des milliers de volontaires nouveaux s’inscrivirent sur des listes publiques. Les Comités des provinces eurent ordre d’organiser les troupes de volontaires et de leur imposer une discipline uniforme. Un Hartal fut décidé pour le 24 décembre, jour de la

  1. Le jeûne de 24 heures par semaine est régulier chez Gandhi.