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brûlant d’un religieux amour pour l’Inde : Gokhale, un des meilleurs hommes d’État de sa patrie, et des premiers à restaurer l’éducation indienne ; Dadabhai, fondateur du nationalisme indien (au témoignage de Gandhi)[1] ; tous deux aussi, maîtres de sagesse et de douceur. Ce fut Dadabhai qui, contrôlant l’ardeur juvénile de Gandhi, lui donna en 1892 sa première leçon pratique de Ahimsâ dans la vie publique : la passivité héroïque, s’il est possible de joindre ces deux mots, l’élan passionné de l’âme qui résiste au mal, non par le mal, mais par l’amour. Nous reviendrons sur cette parole magique, sublime message que l’Inde adresse au monde.

C’est en 1893 que commence l’action indienne de Gandhi. Elle se divise en deux périodes. De 1893 à 1914, elle a pour champ l’Afrique du Sud. Depuis 1914, elle s’exerce sur l’Inde.

  1. Ces Précurseurs, dont la hardiesse politique a été bien dépassée, ont souffert de l’ingratitude et de l’oubli des générations nouvelles. Mais Gandhi leur est resté fidèle, particulièrement à Gokhale, avec qui il était lié par une pieuse affection. À diverses reprises, il impose son nom et celui de Dadabhai à la vénération de la Jeune Inde. (Voir Hind Swarâj), la Lettre aux Parsis du 23 mars 1921, et la Profession de foi du 13 juillet 1921).