Page:Rolland - Pierre et Luce.djvu/101

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de famille aisée, de bonne bourgeoisie, s’était éprise d’un instituteur, fils de fermier. La famille bourgeoise s’opposa au mariage ; mais les deux amoureux s’étaient obstinés ; la jeune fille avait attendu jusqu’à l’âge légal, pour adresser les sommations. Les siens ne voulaient plus la connaître, depuis le mariage. Le jeune ménage avait vécu des années d’affection et de gêne. Le mari s’exténua à la tâche ; et la maladie vint. La femme, courageusement, accepta cette charge de plus ; elle travaillait pour deux. Ses parents, s’entêtant dans leur orgueil blessé, se refusaient à rien faire pour lui venir en aide. Le malade était mort, quelques mois avant le début de la guerre. Et les deux femmes n’avaient pas cherché à renouer avec la famille maternelle. Celle-ci eût ac-