Page:Rolland - Vie de Beethoven.djvu/107

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n’avoir pas terminé ma vie par le suicide. — Adieu, et aimez-vous ! — Je remercie tous mes amis, en particulier le prince Lichnowski et le professeur Schmidt. — Je souhaite que les instruments du prince L. puissent être conservés chez l’un de vous. Mais qu’il ne s’élève à ce sujet aucun débat entre vous. S’ils peuvent vous être bons à quelque chose de mieux, vendez-les aussitôt. Combien je serai heureux, si je puis encore vous servir dans ma tombe !

S’il en était ainsi, avec joie je vole au-devant de la mort. — Si elle vient avant que j’aie eu l’occasion de développer toutes mes facultés artistiques, malgré mon dur destin, elle vient encore trop tôt pour moi, et je souhaiterais de la retarder. — Mais même ainsi je suis content. Ne me délivre-t-elle pas d’un état de souffrance sans fin ? — Viens quand tu veux, je vais courageusement au-devant de toi. — Adieu et ne m’oubliez pas tout à fait dans la mort ; je mérite que vous pensiez à moi ; car j’ai souvent