Page:Rolland - Vie de Beethoven.djvu/114

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noble partie de moi-même, mon ouïe, s’est beaucoup affaiblie. Déjà, à l’époque où tu étais près de moi, j’en sentais les symptômes, et je le cachais ; depuis, cela a toujours été pire. Si cela pourra jamais être guéri, il faut attendre (pour le savoir) ; cela doit tenir à mon affection du ventre. Pour celle-ci, je suis presque tout à fait rétabli ; mais pour l’ouïe, se guérira-t-elle ? Naturellement, je l’espère ; mais c’est bien difficile, car de telles maladies sont les plus incurables. Comme je dois vivre tristement, éviter tout ce qui m’est cher, et cela parmi des hommes si misérables, si égoïstes !… — Entre tous, je puis dire que l’ami le plus éprouvé est pour moi Lichnowsky. Depuis l’année passée, il m’a donné 600 florins : cela et la vente fructueuse de mes œuvres me met en état de vivre sans le souci du pain à gagner. Tout ce que j’écris maintenant, je puis le vendre aussitôt cinq fois, et être bien payé. — J’ai écrit pas mal de choses, ces derniers temps ; et puisque j’apprends que tu as commandé des