Page:Rolland - Vie de Beethoven.djvu/130

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pouvoir le définir. Seulement dans de telles pensées ton Beethoven peut vivre. Point de repos ! — Je n’en connais pas d’autre que le sommeil ; et je suis assez malheureux de devoir lui accorder plus de temps qu’autrefois. Que je sois seulement à moitié délivré de mon mal, et alors, — comme un homme plus maître de lui, plus mûr, je viens à vous, et je resserre nos vieux liens d’amitié.

Vous devez me voir aussi heureux qu’il m’est accordé de l’être ici-bas, — mais pas malheureux. — Non, cela je ne pourrais le supporter ! Je veux saisir le destin à la gueule. Il ne me courbera certainement pas tout à fait. — Oh ! cela est si beau de vivre la vie mille fois ! — Pour une vie tranquille, non, je le sens, je ne suis plus fait pour elle.

... Mille bonnes choses à Lorchen.... — Tu m’aimes bien un peu, n’est-ce pas ? Sois sûr de mon affection et de mon amitié. Ton

BEETHOVEN.