Page:Rolland - Vie de Beethoven.djvu/32

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des symptômes du mal, et je le cachais ; mais cela a toujours empiré depuis… Guérirai-je ? Je l’espère naturellement, mais bien peu ; de telles maladies sont les plus incurables. Comme je dois vivre tristement, éviter tout ce que j’aime et tout ce qui m’est cher, et cela dans un monde si misérable, si égoïste !… Triste résignation où je dois me réfugier ! Sans doute je me suis proposé de me mettre au-dessus de tous ces maux ; mais comment cela me sera-t-il possible[1] ?… »

Et à Wegeler : « … Je mène une vie misérable. Depuis deux ans, j’évite toutes les sociétés, parce qu’il ne m’est pas possible de causer avec les gens : je suis sourd. Si j’avais quelque autre métier, cela serait encore possible ; mais dans le mien, c’est une situation terrible Que diraient de cela mes ennemis, dont le nombre n’est pas petit !… Au théâtre, je dois me mettre tout près de l’orchestre, pour

  1. Nohl, Lettres de Beethoven, XIII.