Page:Rolland - Vie de Beethoven.djvu/74

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abominable famille.... — Je ne peux plus avoir confiance en toi. » Et il signe : « Malheureusement, ton père, — ou mieux, pas ton père[1] ».

Mais le pardon vient aussitôt :

« Mon cher fils ! — Pas un mot de plus, — viens dans mes bras, tu n’entendras aucune dure parole.... Je te recevrai avec le même amour. Ce qu’il y a à faire pour ton avenir, nous en parlerons amicalement. — Ma parole d’honneur, aucun reproche ! Ils ne serviraient plus à rien. Tu n’as plus à attendre de moi que la sollicitude et l’aide la plus aimante. — Viens —viens sur le cœur fidèle de ton père. — Beethoven. — Viens, aussitôt après le reçu de cette lettre, viens à la maison. » (Et sur l’adresse, en français : « Si vous ne viendrez pas, vous me tuerez sûrement[2]. »)

« Ne mens pas, supplie-t-il, reste toujours mon fils bien-aimé ! Quelle horrible dissonance, si tu me payais d’hypocrisie, comme on veut

  1. Nohl, CCCXIV.
  2. Nohl, CCCLXX.