Page:Rolland - Vie de Beethoven.djvu/83

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grâce à vos dons, pour nous et pour le monde[1] » Cette généreuse adresse montre quelle était la puissance non seulement artistique, mais morale, dont Beethoven jouissait sur l’élite de l’Allemagne. Le premier mot qui s’offre à ses admirateurs pour louer son génie n’est pas celui de science, ni d’art : c’est celui de foi[2].

Beethoven fut profondément ému par ces paroles. Il resta. Le 7 mai 1824, eut lieu à Vienne la première audition de la Messe en et de la Neuvième Symphonie. Le succès fut triomphal, et prit même un caractère presque séditieux. Quand Beethoven parut, il fut accueilli

  1. Février 1824. Signèrent : prince C. Lichnowski, comte Maurice Lichnowski, comte Maurice de Fries, comte M. de Dietrichstein, comte F. de Palfy, comte Czernin, Ignace Edler de Mosel, Charles Czerny, abbé Stadler, A. Diabelli, Artaria et C., Steiner et C., A. Streicher, Zmeskall, Kiesewetter, etc.
  2. « Mon caractère moral est reconnu publiquement », — dit fièrement Beethoven à la municipalité de Vienne, le 1er février 1819, pour revendiquer son droit de tutelle sur son neveu. « Même des écrivains distingués, comme Weissenbach, ont jugé qu’il valait la peine de lui consacrer des écrits. »