Page:Rolland - Vie de Beethoven.djvu/87

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l’oratorio biblique sur Saül et David, montrent son esprit attiré vers la sérénité puissante des grands vieux maîtres allemands : de Bach et de Hændel, — et, plus encore, vers la lumière du Midi, vers le Sud de la France, ou vers cette Italie qu’il rêvait de parcourir[1].

Le docteur Spiller, qui le vit en 1826, dit que sa figure était devenue joyeuse et joviale. La même année, quand Grillparzer lui parle pour la dernière fois, c’est Beethoven qui rend de l’énergie au poète accablé : « Ah ! dit celui-ci, si j’avais la millième partie de votre force et de votre fermeté ! » Les temps sont durs ; la réaction monarchique opprime les esprits. « La censure m’a tué, gémit Grillparzer. Il faut

  1. « Le Sud de la France ! c’est là ! c’est là !. (Südliches Frankreich, dahin ! dahin !) (carnet de la bibliothèque de Berlin). — « ... Partir d’ici. À cette seule condition, tu pourras de nouveau t’élever dans les hautes régions de ton art.... Une symphonie, puis partir, partir, partir.... L’été, travailler pour le voyage.... Parcourir l’Italie, la Sicile avec quelque autre artiste.. (Id.)