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l’Évangile, dans sa Concordance et Traduction des quatre Évangiles (1881-1883). Enfin, sur l’Évangile, il édifia sa foi (En quoi consiste ma foi, 1883).

Elle tient toute en ces mots :

Je crois en la doctrine du Christ. Je crois que le bonheur n’est possible sur la terre que quand tous les hommes l’accompliront.

Et elle a pour pierre angulaire le Sermon sur la Montagne, dont Tolstoï ramène l’enseignement essentiel à cinq commandements :

I. Ne te mets pas en colère.
II. Ne commets pas l’adultère.
III. Ne prête pas serment.
IV. Ne résiste pas au mal par le mal.
V. Ne sois l’ennemi de personne.

C’est la partie négative de la doctrine, dont la partie positive se résume en ce seul commandement :

Aime Dieu et ton prochain comme toi-même.

Le Christ a dit que celui qui aura violé le moindre

    lequel disparaît absolument le sens de la doctrine chrétienne. » (Réponse au Saint-Synode, 4-17 avril 1901.)

    Voir aussi l’Église et l’État (1883). — Le plus grand crime que Tolstoï reproche à l’Église, c’est son « alliance impie » avec le pouvoir temporel. Il lui a fallu affirmer la sainteté de l’État, la sainteté de la violence. C’est « l’union des brigands avec les menteurs ».