Page:Rolland Clerambault.djvu/363

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— Tu as glissé ?… Tourne-toi !… Comme tu t’es arrangé !… Mon Dieu ! on ne peut donc plus avoir un instant de tranquillité avec toi !… Tu ne regardes pas à tes pieds… Tu as de la boue jusqu’aux yeux… Et là, là, sur la joue…

— Oui, je crois que je me suis heurté…

— Ah ! qu’on est malheureux !… Tu « crois » que tu t’es heurté… Tu as glissé ?… tu es tombé ?…

Elle le regarda en face :

— Ce n’est pas vrai !

— Je t’assure…

— Ce n’est pas vrai… Dis-moi la vérité… On t’a frappé ?…

Il ne répondit pas.

— Ils t’ont frappé !… Ah ! les sauvages !… Mon pauvre homme ! Ils t’ont frappé !… Toi, si bon, toi qui dans toute ta vie n’as fait de mal à personne… Ah ! c’est trop de méchanceté !…

Elle l’embrassa en sanglotant.

— Ma bonne femme ! disait-il, très ému. Ça n’en vaut pas la peine. Et puis, je te salis, il ne faut pas me toucher…

— Cela ne fait rien, disait-elle. J’en ai trop sur le cœur. Pardon !

— Pardon de quoi !… Qu’est-ce que tu dis donc là ?

— Moi aussi, j’ai été mauvaise pour toi. Je ne t’ai pas compris… (je ne te comprendrai jamais)… mais je sais bien que, quoi que tu fasses, tu ne veux rien que le bien. Et j’aurais dû te défendre, et je ne l’ai pas fait. Je t’en voulais, de ta sottise, (c’est moi qui