Page:Rolland Handel.djvu/157

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à propos d’une récente exécution de Samson à Leipzig, « aucun maître, autant que Hændel, n’a besoin, pour être bien compris, d’être exécuté et bien exécuté. On peut étudier J.-S. Bach chez soi, et en avoir une jouissance plus grande qu’à un bon concert. Qui n’a jamais entendu bien exécuter Hændel peut difficilement se douter de ce qu’il est. » Or, les bonnes exécutions de Hændel sont excessivement rares. Le sens intime de ses œuvres a été fausse, dans le siècle qui a suivi sa mort, par l’interprétation anglaise, fortifiée en Allemagne par celle de Mendelssohn et de son école innombrable. Par une exclusion et un mépris systématiques de tous les opéras de Hændel, par une élimination de presque tous les oratorios dramatiques (les plus puissants et les plus neufs), par un choix étroit se restreignant de plus en plus à quatre ou cinq oratorios, et, dans ces oratorios, donnant une suprématie exagérée au Messie, — par l’interprétation enfin de ces quelques œuvres et notamment de ce Messie, exécutés d’une façon pompeuse et guindée avec un orchestre et des chœurs trop nombreux et mal équilibrés, avec des chanteurs corrects et pieux, mais sans aucune passion et sans aucune intimité, — il s’était établi cette légende que Hændel était un musicien d’église à la Louis XIV, tout en décor, avec de pompeuses