Page:Rolland Handel.djvu/197

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Il importe, pour les juger, de se rappeler leur destination de théâtre. Il serait absurde d’attendre de ces œuvres le style sévère, rigoureux et serré de J.-S. Bach. Ce sont de brillants divertissements, dont la facilité un peu vide, mais lumineuse et fastueuse, garde le caractère d’improvisations oratoires, visant à l’effet immédiat sur une grande foule. « Hændel débutait d’ordinaire, dit Hawkins, par un libre prélude long et solennel, dont l’harmonie était d’un tissu épais, et aussi pleine que possible ; l’ensemble, parfaitement compréhensible, gardait toujours l’aspect d’une grande simplicité. Puis venait le concerto, qu’il exécutait avec un esprit, une sûreté, un feu, que personne n’a jamais pu égaler. Son étonnante puissance sur l’instrument, la grandeur et la dignité de son style, la plénitude d’harmonie de l’orchestre, contrastant avec les éloquents soli de l’orgue, prolongeant les cadences, et maintenant l’oreille dans une agréable attente, avaient un effet merveilleux… À l’instant où Hændel se disposait à toucher l’orgue, le silence se faisait, si profond que l’on retenait son souffle et que la vie semblait suspendue. »

Même au plus fort de la cabale s’acharnant contre Hændel, le Grubstreet Journal publiait

    dans la pensée du public anglais, associé à Esther : car le menuet était appelé menuet d’Esther.