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Ce fut pour les concerts du palais Ottoboni que Hændel écrivit ses deux oratorios romains : la Resurrezione et Il Trionfo del Tempo e del Disinganno[1], qui sont des opéras déguisés. On retrouve aussi le reflet de l'Arcadie dans les compositions les plus caractéristiques peut-être de cette période de la vie de Hændel : les Cantates Italiennes[2], dont la célébrité s’étendit au loin : car J.-S. Bach fit une copie de l'une d'elles, avant 1715[3].

Hændel passa trois ou quatre mois à Rome. Il était intime avec Corelli et avec les deux Scarlatti, surtout avec Domenico, qui faisait avec lui assaut de virtuosité[4]. Peut-être joûta-t-il aussi avec Bernardo Pasquini, qu'il dut entendre, plus d'une fois, à son orgue de Sainte-Marie Majeure. On s’intéressait à lui, dans le monde du Vatican, et on essaya de le convertir au

  1. Le manuscrit de la Resurrezione porte cette suscription : « 11 avril 1708, la festa di Pasque dal Marche Ruspoli (la fête de Pâques, chez le marquis Ruspoli).
  2. Elles tiennent quatre volumes de la grande édition Breitkopf : — deux volumes de cantates soli avec simple basse de clavecin, et deux volumes de cantates con stromenti, dont certaines sont des Serenate à 2 ou 3.
  3. L'Armida abbandonata. — La copie, très soigneuse, de la main de J.-S. Bach, appartient à la maison Breitkopf.
  4. On conte qu'à une soirée Ottoboni, il y eut un concours sur le clavecin et sur l'orgue entre Domenico Scarlatti et Hændel. Le combat resta indécis sur le clavecin ; mais pour l'orgue, Scarlatti fut le premier à déclarer Hændel vainqueur. Plus tard, quand il parlait de lui, il faisait le signe de croix.