Page:Rolland Le Théâtre du peuple.djvu/196

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le directeur, qui serait choisi pour deux ou trois ans, et rééligible. — S’il était possible de bâtir un théâtre nouveau, il devrait être à places égales, tarifé à 1 franc, et gratuit certains jours de fêtes. À défaut d’un théâtre nouveau, si l’on devait, pour commencer, se contenter d’un des anciens théâtres, on adopterait trois tarifs : 0 franc 50, 1 franc et 1 franc 50, au maximum 2 francs. Parmi les diverses salles, ou emplacements, qui semblent le mieux convenir à l’établissement d’un théâtre populaire, on désigne l’Ambigu, Ba-ta-clan, le Cirque d’hiver, le Marché du Temple (qui devait être alors exproprié), la cour des Messageries, près de la place du Château d’Eau, le Marché de l’Ave-Maria, près du quai des Célestins. — En même temps, le Comité étudiait les manuscrits reçus pour le concours (une vingtaine), et il en réservait trois. Il attribua trois prix : le premier à Eugène Morel, dont le projet de théâtres populaires fut publié par la Revue d’art dramatique en décembre 1900, les autres à M. Onésime Got, et à l’auteur[1] d’un manuscrit, portant comme épigraphe : Instruire pour révolter.

Mais les efforts du comité se heurtèrent à l’indifférence du gouvernement ; et le seul résultat immédiat de cette campagne fut l’inauguration par le ministre Leygues de l’université populaire de la rue Mouffetard, le dimanche 28 janvier 1900, avec le concours des quatre théâtres subventionnés. Cérémonie plus mondaine que populaire, où assistait une fraction infime de peuple, et qui fut la première ébauche des galas populaires de M. Bernheim. J’ai dit ailleurs ce qu’il fallait penser de ces parodies officielles du Théâtre Populaire, ad usum Delphini, à l’usage de l’État. — Les travaux de la Revue d’art dramatique devaient porter leurs fruits plus tard.]

  1. M. Alla.