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LES PREMIÈRES TENTATIVES

laire.[1] Depuis, M. Berny a monté successivement, Sapho de Daudet, Boule de Suif de Maupassant, le Maître de Jean Jullien, la Rabouilleuse d’Émile Fabre, Madame Sans Gêne de Victorien Sardou ; et son programme de cette année annonce les Tisserands de Hauptmann, Germinie Lacerteux de Goncourt, Résurrection de Tolstoy, Germinal de Zola, la Robe rouge de Brieux, Poil de Carotte de Jules Renard, la Clairière de Descaves, l’Honneur de Sudermann, l’Artésienne de Daudet, etc.

Le succès a, jusqu’à présent, répondu à ces efforts.

Dès aujourd’hui, la démonstration est faite. À ceux qui traitaient le Théâtre Populaire d’utopie, M. Berny a répondu par les faits. Le Théâtre Populaire peut vivre ; — et la preuve, c’est qu’il vit. Il vit, et il vivra. — M. Berny aura l’honneur d’en avoir fait la première tentative sérieuse, à Paris.

Quelques semaines après l’ouverture du Théâtre populaire de Belleville, un des acteurs les plus remarquables des théâtres Antoine et Gémier, M. H. Beaulieu, ouvrait le 14 novembre, au Théâtre Moncey, à Clichy, un second Théâtre du Peuple, d’un caractère plus résolument d’avant-garde. Entouré d’une troupe de jeunes artistes de talent, et convaincus, comme lui, de la nécessité de former un peuple artiste, et un art populaire, il compte donner surtout des pièces d’idées, françaises et étrangères. Au programme, Thérèse Raquin,

  1. Eugène Morel : Discours pour l’ouverture d’un théâtre populaire. — Revue d’art dramatique, 15 octobre 1903.
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