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114 LES ORIGINES DU THÉÂTRE LYRIQUE MODERNE.

Les mêmes qualités brillent dans une œuvre de la même épo- que, dernière fleur du génie florentin, qu'illustre pour la seconde fois le nom de Caccini. Sa fille Francesca (1) (la Cecchina), déjà connue par d'autres compositions (2), écrit la musique d'un fas- tueux ballet, tiré, par Ferd. Saracinelli, du poème de l'Arioste : La Liberazione di Ruggiero dalV Isola d'Alcina (3). Elle suffit à lui

��cément de ce siècle. En 1695, on parle encore de lui avec éloge, à S. Lorenzo.

Voici quels étaient les principaux musiciens de Florence, au temps de Gagliano. Nous avons dit que Caccini mourut en 1615 et Péri en 1630. Les plus connus ensuite étaient, vers 1610 : Pietro Strozzi, qui prit part à la Mascarade dngli accecati, en 1595, et au Rapimento di Gefalo, en 1600; Ste- fano Venturi del Nibbio, le comte Alfonso Fontanella, Antonio Bicci, Neri Alberti, Severo Bonini, Santé Orlandi, Alberto del Vivaio, Lodovico Arri- ghetti, auteurs de madrigaux.

Puis, un peu plus tard, vers 1620 : Raffaello Rontani, Domenico Visconti, Vincenzio Calestani, Gio. Batt. Bartoli, Lorenzo Allegri, Pietro Benedetti (Vlnvaghito), auteurs de madrigaux.

Le frère de Marco d. G., Gio. Battista da Gagliano, de dix ans plus jeune, fut aussi musicien; il écrivit, eh 1616, des intermèdes pour VAminta de Tasse. Le célèbre Frescobaldi résida à Florence, de 1629 à 1633, comme or- ganiste du grand-duc. Dom. Anglesi, qui fera jouer la Serva nobile en 1660, à la Pergola, commencera à se faire connaître en 1635. Il faut aussi men- tionner, les célèbres instrumentistes :

Giacomelli (Giovanbattista del Violino), le plus grand violoniste de l'épo- que ; Giovanni Lapi, pour le luth; don Garzia Montalva,.pour la cithare, ainsi qu'Antonio Naldi, il Tedeschino ; Ballard, le Français, et Santi, pour le luth.

Parmi les chanteurs :

Après Péri et Caccini : Melchior Palantrotti, le Pluton de VEuridice de Péri; Antonio Brandi, l'Arcetro de la même Euridice; Iacopo Giusti, la Dafné du même; Giovanni Gualberto; Francesco Campagnolo ; Francesco Rasi. — Parmi les chanteuses : Vittoria Archilei, morte vers 1620 ou 1625; Francesca Caccini; Settimia Caccini, au service du duc de Mantoue depuis 1615..., etc.

Entre 1617 et 1622, le poète Gabr. Chiabrera fit jouer, à la cour de Flo- rence, six drames musicaux : l'Orizia ; il Polifemo geloso ; il pianto d'Or- feo) la pietà di Cosmo ; l'amore sbandito ; il ballo délie grazie. Nous n'en avons plus la musique.

(1) Francesca Caccini était célèbre chanteuse, jouait du luth et du clavi- cembalo, composait, et était poète en italien et en latin. Ses voyages comme enfant, avec son père, — et en particulier celui de 1605 à la cour de France, où les avaient appelés Concini et Marie de Médicis, — lui firent de bonne heure une gloire éclatante. (Voir articles d'Ademollo, 1885, Rome.)

(2) Il Primo Libro délie Musiche à 1 et 2 voci di Francesca Caccini. Flo- rence, Z. Pignoni, 1618.

(3) La Liberazione di Ruggiero dalV Isola d'Alcina, balletto, composto in musica dalla Francesca Caccini ne' Signorini Malaspina..., etc. Florence,

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