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DÉVELOPPEMENT DE L'OPÉRA ARISTOCRATIQUE EN ITALIE. 119

les Strali oVAmore (1), écrits dans le style nouveau. — A Parme , le théâtre Farnese est inauguré, le 21 décembre 1628 (2), par un mélange de musique, de danses, de quadrilles et de chants, où prend part Monteverde , et où Settimia Caccini transporte d'émo- tion les dix mille spectateurs. — A Lucques, la musique récitative entre dans les cérémonies publiques, depuis 1636 (3). — A Na- ples, le ballet avec chants annonce, depuis 1630, les grands com- positeurs dramatiques de la seconde moitié du siècle (4).

Mais c'est à Rome et Venise que l'opéra va puiser des forces nouvelles pour la grande bataille qu'il gagnera au dix-septième siècle dans tous les pays d'Europe.

��Rome, épousant la réforme musicale de Florence, adopte son style, lui imprime un caractère propre, et, la dernière, lui demeure fidèle.

Dès le début, ce caractère s'affirme. C'est par un Oratorio que la nouvelle musique entre dans la ville sainte (5). C'est par des

��(1) Strali d'Amore, favola recitata in musica per Intermedii, con l'occa- sione d'una Comedia fatta in Viterbo li 14 di febraio 1616, con alcuni ma- drigali, etc., di Gio. Boschetto Boschetti opéra quarta. Novamente com- posta, et data in luce. Venise, Vincenti, 1618 (Exemplaires à la Bibliothèque Borghèse de Rome, et à Prague). Les acteurs sont : Vénus et Mars, Amour, Vulcain, Apollon, Mercure, et chœur de Cyclopes.

(2) Il Torneo. — Voir Paolo-Emilio Ferrari, Spettacoli Drammatico- Musicali e Coreografici in Parma, dall' anno 1628 ail' anno 1883. Parma, Luigi Batta, 1884.

Settimia jouait l'Aurore. Le peintre Carlo Rainaldi avait brossé un décor représentant la source de Cnide.

« Aile prime voci délia signora Settimia, cessando ogni sommesso ragio- namento, che passava fra gli spettatori, sopra l'ammirabile illuminazione délia scena, prodotta dalli raggi dell' Aurora, e sopra lo scoprimento del descritto Golfo di Mare, restarono talmente rapiti gli occhi di tutti dalla divinità, che nel volto, e negli abiti délia Dca, nel carro e sull' artificioso moto del Pegaseo risplendeva : restarono talmente consolati gli orecchi dalla soavità délia voce, e dalla divinità del canto , che frà le diecimila persone, che sedevano in quel Teatro , non si trovà alcuno per debolo di giudicio ch'egli fosse, il quale ai Irilli non s'intenerisse, ai sospiri non sos- pirasse, ai passaggi non estaseggiasse, e che quasi alla vista d'una mira- colosa bellezza, ed al canto d'una céleste Sircna, non istupidisse e non impetrisse. » (Marcello Butigli. Parma, Viotti, 1629.)

(3) Voir chapitre VI.

(4) Voir chapitre VI.

(5) Emilio del Cavalliere.

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