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LES ESSAIS û'OPÉKA POPULAIRE EN ITALIE. 183

(dans les monts Albains). Il y reçut son instruction musicale d'un maître resté inconnu ; mais il est probable que les Maz- zocchi, par leur œuvre, sinon leur enseignement, exercèrent une grande influence sur lui comme sur la plupart des musiciens de l'époque. A vingt ans, il devint maître de chapelle à une église d'Assise. Sa période de production commence en 1628, date où il fut nommé maître de chapelle à l'église Saint-Apollinaire de Rome (Collège romain). Il y resta jusqu'à sa mort, en 1674. Pitoni (1), qui donne cette date, ajoute que Garissimi était de haute stature et de tempérament mélancolique, qu'il fut enterré à son église , et qu'on y conserve la musique qu'il ût pour elle. Par malheur, un incendie en détruisit la plupart au dix-huitième siècle. A la suite de ce désastre, les œuvres du plus grand musi- cien romain du dix-septième siècle sont devenues aussi rares en Italie que celles du plus grand peintre italien, Léonard. Au reste, c'est à peine s'il faut le regretter; car « quod non fecerunt barbari, fecerunt... bibliothecarii » ; et (à l'exception de quelques villes, parmi lesquelles je m'empresse de nommer Rome, Flo- rence et Venise), il est tout à fait indifférent pour les artistes que les œuvres de Garissimi existent encore en Italie, puisqu'il est défendu de les lire. C'est ainsi que le Liceo musicale de Bo- logne détient une Messe autographe de Carissimi à huit voix dont il est interdit de transcrire une note (2). Il est heureux pour l'art

��musique, ce personnage s'acquit une réputation douteuse, conservée jusqu'à nos jours. — Voir aussi : Friedrich Chrysander, Denhmàler der Tonkunst (Bergedorf, près Hambourg, 1869. Carissimïs Werhe). — Chrysander a publié quatre oratorios de Carissimi : Jephté, Judicium Salomonis, Baltasar, et Jonas. (Ce dernier a été aussi publié par Henry Leslie.) — M. Gevaert a donné, dans les Gloires d'Italie, une aria : « Vittoria, » de 1650, et un duetto da caméra : « mirate che portenti, » de style bouffe.

(1) J. Ott. Pitoni de Rieti (1657-1743), maître de chapelle au Latran et à Saint-Pierre, Notizia dei maestri di cappella si di Roma che oltramontani, ossia Notizia di contrappuntisti e compositori di musica degli anni dell' era cristiana 1500 sino al 17Q0. (Ms. à la Vaticane. Baini s'en est beaucoup servi.)

(2) Le veto s'étend naturellement à tous les manuscrits quels qu'ils soient, ou du moins à ceux qui ont « une certaine importance », comme le dit la lettre que j'ai eu l'honneur de recevoir du municipe de Bologne, et que je m'empresso de transcrire :

« Libertas. 19 maggio 1893,

» Illmo Signore,

» Sono dispiacente di dovcrle significare che la dimanda dalla S. V. di- retta ail' Illmo Signor Sindaco non puô csscrc csaudita, non aecordando questo municipio per deliberazionc di massima più volto confirmata, facoltà

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