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L'OPÉRA EN ALLEMAGNE. 217

ou Alalante, 1698, Hambourg. Lindner (1) qui les a étudiés, dit qu'on y sent un effort pour plier le récitatif à l'expression dra- matique malgré l'abus des coloratures, et que les airs ont une fraîcheur originale, que n'ont pas surpassé Lotti ou Scarlatti (2).

��En même temps, s'ouvrait à Hambourg un théâtre populaire (3), bientôt illustré parles noms de Francken etdeKeiser. Bâti en 1678 pour des représentations d'opéras alle'mands (4), ce théâtre dura soixante ans, puis disparut. 11 débuta par un poème de Richter (5) : la Création, la Chute, et la Rédemption de Vhomme. Les œuvres de la première période ne sont ni tragiques, ni comiques; c'est un pêle-mêle de sentiments et d'intrigues, une morale pédantesque, égayée par des bouffonneries triviales, d'une lourdeur écœurante. Les principaux librettistes sont le prêtre Klmenhorst; Lucas van Bostel, de Hambourg, qui travailla pour Francken; Bressand, et Heinrich Postel, de Fribourg (1658-17Q5), qui eut l'admirable idée de réunir tout ce que les auteurs anciens et modernes avaient créé de plus extraordinaire.

Durant les neuf premières années du théâtre de Hambourg (1678-1686), on représenta vingt-huit opéras nouveaux. Sur ce nombre, quinze étaient de Francken.

Johann- Wolffgang Francken nous est assez peu connu (6). Le peu de renseignements authentiques, que nous devons à Mol- ler (7), nous apprend seulement qu'il était de Hambourg, qu'il

��(1) O. Lindner, Die erste stehende deutsche Oper. Schlesinger, Berlin, 1855.

(2) A Munich, brille encore à la même époque Pietro Torri, organiste du duc et élève de Steffani. C'est un des compositeurs les plus productifs d'Allemagne.- Une de ses premières œuvres est Gli oracoli di Pallade e di Nernesi, introduzione a torniamenti, 1G90. Munich.

(3) 11 avait trois fondateurs, dont le plus important, Schott, resta bientôt seul à sa direction.

(4) A Weissenfels, en 1679, on commence aussi à donner pour des occa- sions solennelles, des représentations princières d'opéras allemands.

(5j La même année , on donne à Hambourg trois autres opéras, dont les poèmes étaient empruntés à l'Italie : Oronle, ou le prince do Candie perdu et retrouvé; Séjanus, premier opéra à tendances morales, etc.

(Ci) Voir la brochure de M. Friedrich Zelle : Joh. Wolg. Franck, ein Bei- trag zur Geschichte der àltesten deutschen Oper (Berlin, Gaortner, 1889).

(7) Mollcr do Flensbourg (1661-1725), «lit, dans sa Cimbria lilerala : « Joan- nes Wolfg. Fr., musicus Hamburgonsis, qui in aulam tandem delatus His- panicam ab semulis illic favorom ipsi invidontibus regium fortur osse truci-

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