278 LES ORIGINES DU THÉÂTRE LYRIQUE MODERNE.
d'exposer l'enfant qui doit naître, si c'est une fille. La mère le trompe et fait passer la petite Ifide pour an garçon. L'action com- mence au moment où le père veut marier le faux jeune homme avec la princesse Janthea.
Le finezze deWamicizia et delCamore (1). Tibérius Gracchus aime Cornelia Scipio. Celle-ci le repousse, parce que le Sénat la destine à Ptolémée d'Egypte, et surtout parce qu'elle croit Tibérius en- nemi de sa maison. Apprenant au troisième acte, que Tibérius a défendu les Scipions contre les autres tribuns, elle lui donne sa main.
Mutio Scsevola, de Gavalli (2). Scaevola et Porsenna sont enne- mis, parce qu'ils aiment tous deux la fille du consul Publicola, Valeria. Oratio Code est aussi l'amant d'une certaine Elisa. Mu- tio et Oratio sont les victimes d'un intrigant, le capitaine Ismeno. Le noble Porsenna leur rend la liberté et les unit à celles qu'ils aiment.
Ormindo, de Cavalli (3). Erisbe, jeune femme du vieux roi Ha- drieno, aime deux jeunes princes, Amida et Ormindo. Amida s'arrache à temps des liens coupables, et revient à l'amour de sa fiancée délaissée, qui l'a suivi dans ses égarements sous le mas- que d'un soldat- égyptien. Mais Ormindo est pris avec la reine et condamné à mort. Par bonheur, au dernier moment, un talis- man fait reconnaître qu'Ormindo est fils du vieil Hadrieno. Non seulement le roi lui pardonne, mais il lui donne son trône et sa femme.
Les exemples pourraient se multiplier à l'infini (4). En voici un dernier, tiré du plus célèbre ouvrage de Scarlatti, la Caduta dei Decemviri, dont l'Arcadien Stampiglia écrivit le livret (1697). Il n'est rien de plus galant. Appius est respectueusement em- pressé auprès de Virginie. Celle-ci est une jeune coquette, qui sait profiter des conseils de sa nourrice, se garde bien de décou- rager ses galants, et tient la balance égale entre eux. Aussi Virgi- nius serait-il malappris à la tuer, comme le veut l'histoire; ce manque de goût est évité (5) ; il l'effleure à peine, et elle épouse
��(1) 1699. Vienne.
(2) 1665. Venise. Poète : Minato.
(3) 1647. Venise. Poète : Faustini.
(4) Voir le récit de la Bérénice de Domenico Freschi, 1680, Padoue, dans Sulherland.
(5) « C'est une règle en Italie de ne jamais ensanglanter la scène par lo meurtre d'un personnage principal, lors même que la pièce contient les ac-
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