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38 LES ORIGINES DU THÉÂTRE LYRIQUE MODERNE.

seigneurs italiens (1) lui prodiguent leurs faveurs, et son nom s'étend jusqu'en Autriche, en Danemark et en Pologne (2). A sa mort, en 1605, il est universellement regardé, non seulement comme un des premiers musiciens du siècle, et l'inventeur de la comédie musicale, mais comme un des plus grands génies de tous les temps (3).

(1) Bald. Rangoni, O. Farnèse, Luigi Montecuccoli, Aless. d'Esté, Alfonso Fontanelle de Reggio. Il est aussi ami d'Aless. Tassoni et en correspon- dance avec lui. (Lettre du 28 oct. 1604, au chanoine Sassi, Rome.)

(2) En 1603, il est appelé à la cour de l'empereur Rodolphe. « A Rudolfo imp. accersitus, » dit l'épitaphe, qui ajoute : « Octavio Farnesio, archidu- ciq. Ferdinando Austriae carissimus. » Sur le point de quitter Modène, un ambassadeur impérial recommande chaudement Vecchi au prieur du conseil communal, disant qu'il regarderait comme faites à lui-même les faveurs accordées à son protégé. A la suite de cette démarche, le 3 mars, le conseil vote 500 lires modenesi à Vecchi, pour 5 ans, à condition de ne pas quitter la ville. Le 26 mars 1600, des Danois passent à Modéne et lui vont faire visite, attirés par sa renommée. Vecchi est alors en voyage à Rome, et c'est son élève Capilupi qui les reçoit. Dans sa dédicace des Veilles de Sienne au roi de Danemark et Norvège, Christian IV, Vecchi s'émerveille d'être apprécié de pays si lointains, et rend hommage au chef de la musique du roi, Borchgrevinck, élève de G. Gabrieli. Toutes les dédicaces de Vecchi témoignent de ses illustres relations et de l'estime singulière où il était tenu, surtout dans les pays du Nord.

1587. Lamentationes, déd. à l'évêque de Modène.

1590. Motecta, déd. au prince palatin, Wilhelm, duc de Bavière, comte

du Rhin. 1590. Selva, déd. aux ill. seigneurs Giac. senior et G. Fuccari, barons de

Chirchberg, et Weissenhorn. 1597. Convicto, déd. au sérén. Ferdinand II, archiduc d'Autriche. 1604. Hymni, déd. à l'archevêque de Salzbourg. 1604. Veglie, déd. au roi de Danemark.

(3) Voir son épitaphe : « Qui novis tum musicis, tum poeticis rébus inve- » niendis, ita floruit, ut omnia omnium temporum ingénia facile supera- » vit... cum armoniam primus comicae facultati conjunxisset, totum terra- » rum orbem in sui admirationem traxit. » Il fut enseveli à l'église del Carminé, près l'autel de Saint- Antoine. On lui fit de belles funérailles, mal- gré la volonté du défunt. L'évêque envoya ses condoléances et se chargea de tous frais. Paul Bravas, de Modène, « ejus discipulus amantissimus », édita ses Messes en 1607.

On peut voir sur Vecchi : Fétis. — Catelani , Délia vita e délie opère di O. Vecchi, 1859, in-8°, Ricordi. — Oscar Chilesotti, Biblioteca de Rarità musicali, vol. V, 1892. — Banchieri, Lettere armoniche. Bologne, 1630. — Allacci, Drammaturgia, 1755. Venise.^- Arleaga. Venise, 1785. — Tirabos- chi, Bibl. modenese, t. V. — CaflS, Vita e opère del Zarlino. Venise, 1836. — Quadrio, Délia storia e délia ragione d' ogni poesia. Bologne, 1739. — Piccinelli, Ateneo dei letterati milanesi. Milan, 1670. — Gerber, Historich- Biographisches lexicon. Leipzig, 1790. — Peacham, The compleat gentle- man. Londres, 1661. — Muratori, Délia perfetta poesia.

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