Page:Rolland Les origines du théâtre lyrique moderne.djvu/97

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CHAPITRE IV.

��MONTEVERDE.

��Défauts de l'opéra florentin. C'est un amusement princier, un jeu de raffi- nés; il ne peut être populaire. — Rôle de Monteverde. Il y fait entrer la passion et la vie.

Claudio Monteverde de Crémone. Sa vie, ses souffrances et ses luttes. — Bibliographie de ses œuvres. — Ses théories : il observe la nature; il fait une étude assidue de l'expression morale et s'efforce de la traduire exactement en musique. Sa révolution mélodique. Sa recherche d'un style héroïque et passionné. Les madrigaux guerriers et amoureux.

La tragédie humaine de Monteverde et le drame de Wagner. Orfeo. Arianna. — L'opéra historique. Ulncoronatione di Poppea. — Innova- tions matérielles de Monteverde. L'instrumentation. Les décors. L'orches- tre derrière la scène. — Ses adversaires. Appel de Monteverde au peuple contre l'élite. — Sa gloire en Europe. Son influence sur les musiciens allemands et français.

Le premier théâtre public d'opéra : le S. Cassiano. Les théâtres de Venise.

��Ce beau spectacle de princes avait, à la vérité, un défaut de nature : il était exclusivement princier; son aristocratique per- fection l'éloignait de la vie commune et de l'âme populaire, sans laquelle on ne bâtit rien de fort. C'était un jeu de raffinés, un noble jeu, développant harmonieusement toutes les puissances de l'esprit, donnant une satisfaction pondérée à tous les sens, sous le gouvernement de la raison, maîtresse incontestée. Ce n'était pas un besoin, c'était un calcul intelligent de l'esprit. Un art n'est populaire que lorsqu'il a un caractère de nécessité passionnée, ou tout au moins d'expression spontanée de la nature. Rien n'en était plus loin que l'opéra de Péri et, j'en ai peur, rien n'en res- tera plus loin que l'opéra de Lully.

D'instinct ou do raison, un grand artiste le sent presque aussi- tôt, et sans renoncer aux bénéfices de la révolution musicale, s'efforce, en l'adoptant, d'en élargir le champ, de l'arracher à sou

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