Page:Rollinat - L’Abîme, 1886.djvu/130

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Ta modeste apparition
Purifiait par sa rencontre :
Tu passais sans plus faire montre
De ta grâce en éclosion.

Doux séraphin qui se dérobe,
Tu marchais si célestement
Qu’on croyait voir à tel moment
Pendre deux ailes sur ta robe.

Et pourtant j’attendais ton cœur :
Le faucheux guette bien la mouche !
Mais moi, je t’épiais plus louche,
Avec plus d’ombre et de longueur.

J’activais mes métamorphoses ;
Et les sucs des mauvais désirs,
Mes essences, mes élixirs
Y passaient. J’en forçais les doses.