Page:Rollinat - L’Abîme, 1886.djvu/202

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Et toujours plus sagace et plus fourbe est le chancre,
Et plus fourni son grouillement
Qui moutonne et bruit, qui s’active, qui s’ancre
Et renaît de l’écrasement.

Et puis, dans l’air figé, de cette boucherie,
De ce carnage de venin,
Sort chargé de noirceur et de cafarderie
Un relent mortel et bénin,

Une senteur compacte et cependant qui monte,
Un miasme aigu sans strideur,
Causant à la martyre une ivresse de honte
Par sa capiteuse fadeur.

À présent sur ce crâne où les cheveux surgissent
Voici ramper, vague et sournois,
Le vent de la folie en souffles qui vagissent
Et qui grincent tout à la fois