Page:Rollinat - L’Abîme, 1886.djvu/203

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Et lentement, l’horreur achève la débâcle
De cette flottante raison ;
Accroupie, elle rit pendant qu’elle se racle
Avec un air de pâmoison.

Et les bêtes s’en vont ; chacune est bien repue,
Et si rouge que, maintenant,
Elle semble un caillot qui vit, qui se remue
Et qui se guide en tâtonnant.

À la fin, sur ce corps dont les insectes roides,
Désertent la vacuité,
L’agonie en râlant met ses ténèbres froides,
Et la mort, son éternité.

… Cependant qu’au milieu de la vitre écarlate,
La lune, fumeuse à l’instant,
Et cuivrant sa figure où tout l’enfer éclate
Devient le masque de Satan…