Page:Rollinat - L’Abîme, 1886.djvu/228

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La scène du meurtre nocturne
Parfois ressuscite à l’envers :
Je suis attaqué de travers
Par ce fantôme taciturne ;
Et nous luttons : hideux combat
Où l’épouvante qui m’opprime
À la fin hurle et se débat
Sous ma victime !

Voici que son grand œil inerte
Nuit et jour se met à sonder
Ma conscience découverte
Et l’oblige à s’y regarder.
Hélas ! je sens bien que l’on doit
Tôt ou tard soupçonner mon crime…
Je suis dénoncé par le doigt
De ma victime !

De sa plaie où le couteau bouge,
Suinte et pendille avec longueur