Page:Rollinat - L’Abîme, 1886.djvu/275

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Le cahier du cœur ? Vieux grimoire :
Son cœur, à lui, n’y voit pas clair,
Car il ne bat que pour sa chair
Où j’ai transporté sa mémoire…

Ses nerfs vibrent à l’unisson
De ma suggestion rapace…
Et sa pensée est un espace
Traversé par mon seul frisson. »

Puis enfin, d’une voix qui traîne
La Paresse ébauche ceci :
« Moi ! j’ai maintes fois réussi
La stagnation de la haine.

C’est dire que l’effort humain
A beau me lancer sa ruade,
Peu à peu je lui persuade
De se coucher dans mon chemin.