Page:Rollinat - L’Abîme, 1886.djvu/283

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Cette chair en effervescence
Où déjà le vice en éveil
Chuchote un infâme conseil,
C’est l’adolescence.

L’expansive animalité,
Folle et chaude comme une lave
Que bientôt la raison déprave,
C’est la puberté.

Cette ambition ivrognesse
Dont le verre est toujours béant,
Et qui bat les murs du néant,
C’est la jeunesse.

Ce sentiment retors et dur
Qui se pelotonne si triste
Au fond de sa peur égoïste,
C’est l’âge mûr.