Page:Rollinat - Paysages et paysans.djvu/326

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Tout l’nécessair’ de mon travail
Où la Nature met son rêve.
Mon prop’ témoin, j’ me vois goûter
Mon tranquill’ bonheur d’exister.

Je n’vis q’pour vivr’ ! L’rest’ ne m’est rien.
Pour boir’ la bell’ lumièr’ qui vient
Du grand ciel où tant d’fois je r’garde,
Pour m’étend’ sous l’ombrage, errer,
Pour sentir, entend’, respirer,
Aussi doux q’l’oiseau qui musarde.
Et j’vas mon p’tit bonhomm’ de ch’min.
D’mandant jamais d’être au lend’main
Mais souhaitant ben plutôt q’i’ r’tarde.

Vrai ! les homm’ n’ont pas d’réflexion
Ou l’inconséquenc’ les habite.
C’est leur vice et leur ambition,
L’projet câlin qui les invite,
C’est l’song’ creux q’est vid’ comm’ le vent
Qui leur fait trouver si souvent
Q’les saisons march’ pas assez vite.

Au fond d’leur conscienc’ solitaire