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Page:Roman - Le Livre de Raison du peintre Hyacinthe Rigaud, 1919.djvu/28

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qu'il dit lui-même avoir peints dans la courte autobiographie extraite des papiers de Hulst et publiée dans les Memoires des artistes de l'ancienne Academie[1] ; ils sont au nombre de trente-six.

Sont également de Iui les portraits enregistrés dans son Livre de raison, soit comme originaux peints de sa main, soit au nombre des copies faites dans son atelier, soit parmi ceux auxquels ses élèves et collaborateurs ont travaillé.

Enfin, il faut lui attribuer sans difficulté les portraits qui ont été gravés sous son nom, de son vivant ou peu de temps après sa mort, par ses graveurs habituels[2].

En dehors de ceux qui rentrent dans les quatre categories précédentes, aucun portrait ne peut être attribué à Rigaud avec une absolue certitude.

Je me garderai bien d'affirmer que tous les autres sont de faux Rigaud, mais pour les faire admettre dans la lisle de ses œuvres il faut qu'on administre la preuve historique, basée sur des documents probants, qu’ils sont bien de lui.

Ces documents probants se retrouvent quelquefois, en voici un exemple. II n'existe dans le Livre de raison ancune mention du portrait du contrôleur général Law, qui fut gravé en 1738 par Schmidt avec le nom de Rigaud. Or, on lit dans la Correspondance de Mr de St Fonds et du president du Gas[3], sous la date du 22 octobre 1719 : « Rigaud en a fait le portrait (de Law) et quatre graveurs sont après. » Ce temoignage contemporain ne laisse aucun doute sur l'existence d’un portrait de Law par Rigaud, portrait qui, parail-il, resta inachevé.

  1. T. II, p. 114.
  2. La bibliothèque de l'École des Beaux-Arts possède un recueil de portraits de Rigaud gravés, au nombre de 140, tous en admirables épreuves. II a été constitué par Rigaud lui-même et par lui légué à l'Académie de peinture. Tous ces portraits sont donc certainement son œuvre, ce qui pouvait être douteux pour quelques-uns, entre autres pour celui du duc de Berry, dont il n'est fait aucune mention dans le Livre de raison.
  3. Lyon, Paquet, 1890, t. I, p. 132.