allait déployer ses larges ailes et monter, au souffle de sa foi, sur les plus nobles cimes qu’ait visitées jamais l’âme des hommes.
Je crois fort que si les universités de Bonn, Berlin et Munich contribuèrent à donner à ce chercheur le goût du cérébral et de ce qui, dans l’esprit, est un peu plus que l’esprit, — c’est à Richard Wagner que revient le mérite d’avoir fixé pour toujours, en les centralisant, les mille aspirations de son être en fièvre.
À vrai dire, il ne le vit guère que quatre à cinq fois, de 1865 à 1876, mais le récit qu’il nous donne de la première représentation de Tristan et Isolde, non moins que de son entrevue avec le Maître, démontre suffisamment quelle influence en ressentit le futur auteur des Grands Initiés. On ne crée point la Tétralogie ni cette bataille titanesque de l’humain contre le divin, sans déchaîner au cœur des prédestinés la rafale créatrice qui, fatalement, devait souffler. Ce monde transcendant, que nos yeux de chair ne sauraient voir, mais que notre âme, en elle-même, appelle le monde véritable ; la nostalgie et la puissance de l’Art érigé en divinité destinée à régénérer les foules ; l’énigme formidable qu’est la destinée de l’homme pour celui qui médite, — voilà les problèmes que l’épopée de Wagner imposa à l’esprit, tendu d’Édouard Schuré.
Il connut donc là un homme qui était plus qu’un homme. Lors d’un voyage à Florence, vers