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symbolique, occulte, ésotérique. C’est une conséquence de la difficulté qu’éprouve l’homme à traduire sans images les émotions de l’idée nue, — ainsi que de l’étude des mythes et des épreuves propitiatoires auxquelles les races ont recouru sans cesse pour se ménager la bienveillance des Forces Dominatrices.

Il nous dit quelque part : « L’essentiel en ce monde n’est pas de réussir, c’est d’avoir une haute volonté. Si nous ne pouvons être des moissonneurs joyeux, soyons des semeurs hardis et confiants. » Magnifique chanson d’allégresse que, d’âge en âge, les apôtres du Vrai se sont transmises. —

Il est assez malaisé à première vue de mettre un ordre parmi les dix-sept volumes qui forment le bilan d’Édouard Schuré.

C’est qu’aussi bien, il s’y trouve un peu de tout ce qui peut solliciter l’activité cérébrale d’un homme. Il y a de la religion, de l’histoire, de la légende, de la poésie, du roman, du théâtre, de la critique, de l’esthétique. Et pourtant, si cet écrivain effleura de ses ailes toutes les fleurs de beauté et les féconda de son brûlant génie, le vol garda la force et la grâce de l’unité. Partout, il apporta à ses recherches une telle sérénité d’âme, une telle confiance dans le Bien rédempteur, une telle lucidité de vision, astreinte, par-delà les formes, à pénétrer la substance et à la montrer aux autres, — que d’un bout à l’autre de son