Page:Ronchaud - Le Filleul de la mort, 1880.djvu/35

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vie trouveront leur compensation dans un bonheur éternel, il ne s’arrache qu’avec peine à cette existence terrestre, à ce sol natal trempé de ses sueurs et de ses larmes. C’est qu’il y a réellement vécu ! C’est que la vie humaine, si étroites et si dures qu’on s’en représente les conditions, lorsqu’elle est arrivée à renfermer l’ordre entier des sentiments humains, de ces sentiments que nous appelons naturels parce qu’ils résultent d’un développement moral de notre nature, a pour le cœur de l’homme des joies et des douleurs auxquelles on ne renonce pas aisément. Tout système social, même le plus arbitraire et le plus injuste, dans lequel, par l’effet d’une influence morale ou religieuse, l’amour, l’amitié, les sentiments de la famille, auront atteint leur développement, créera, par l’enlacement des cœurs, des causes profondes à l’amour de la vie. Ce n’est que dans un état social inférieur et dans une forme d’existence