Page:Ronchaud - Le Filleul de la mort, 1880.djvu/38

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ne le croit généralement. On se signerait aujourd’hui, parmi nos cléricaux, à des hardiesses qui dans les siècles de foi ne choquaient pas trop des croyants plus vrais et plus solides. Jésus lui-même, dans notre conte, taxé d’injustice par l’honnête Thibaut, se contente de sourire sans répondre. Plus d’un dignitaire de l’Église en a peut-être fait autant si quelque jongleur en tournée lui a conté le Filleul de la Mort. D’un autre côté, le rôle donné à la Mort dans ce conte semble le rapporter au temps où la Mort jouait dans les imaginations ce rôle de grand justicier que nous venons de lui reconnaître.

J’ignore s’il existe d’autres contes, — outre celui des frères Grimm, — qu’on puisse rapprocher de celui-ci. C’est affaire aux érudits de nous en instruire, si la chose leur paraît en valoir la peine, et de décider lequel est antérieur à l’autre, du fabliau lorrain ou