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Page:Ronsard - Œuvres, Buon, 1587, tome 2.djvu/75

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DES ODES.
Stro. 24.

L’vn d’vne choſe esbat ſa vie,
L’autre d’vne autre a volonté :
Mais ton ame n’eſt point rauie
Sinon de iuſtice & bonté.
Pour cela noſtre Margverite,
L’vnique ſœur de noſtre Roy,
De loin eſpiant ton merite,
Bonne a tiré le bon à ſoy.
Bien que ſon pere ait par ſa lance
Donté le Suiſſe mutin,
Et que de l’or Grec & Latin
Ait redoré toute la France :

Antiſtro.

Il ne fiſt iamais choſe telle
Que d’auoir engendré la fleur
De la Margverite immortelle,
Pleine d’immortelle valeur,
Princeſſe que le Ciel admire :
Et à fin que de tous coſtez
Dedans ſes graces il ſe mire,
Sus elle tient ſes yeux voûtez :
Laquelle d’vn vers plein d’audace
Plus hautement ie deſcriray,
Lors que hardi ie publi’ray
Le tige Troyen de ſa race.

Epode.

Mais la loy de la Chanſon
Ores ores me vient dire,
Que par trop en long ie tire
Les replis de ſa façon.
Ores donque ie ne puis

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