Page:Ronsard - Œuvres complètes, Garnier, 1923, tome 1.djvu/188

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XCIII Le premier jour du mois de May, Madame, Dedans le cueur je senty voz beaux yeux Bruns, doux, courtois, rians, délicieux, Qui d’un glaçon feroient naistre une flame. De leur beau jour le souvenir m’enflame, Et par penser j’en deviens amoureux. O de mon cueur les meurtriers bien-heureux ! Vostre vertu je sens jusques en l’ame : Yeux qui tenez la clef de mon penser, Maistres de moy, qui peustes offenser D’un seul regard ma raison toute esmeuë. Ha ! que je suis de vostre amour époint, Las, je devois jouyr de vostre veuë Plus longuement, ou bien ne la voir point.


MURET [lire BELLEAU] Le premier jour du mois de May, Madame.) Il loue les yeux bruns de sa Dame excellente en toute perfection. [Ce Sonnet n’appartient point à Cassandrc, mais à quelcun qui prenoit congé de sa maistresse. 1587.]


XCIIII

Soit que son or se crespe lentement,
Ou soit qu’il vag[u]e en deux glissantes ondes,
Qui çà qui là par le sein vagabondes,
Et sur le col nagent follastrement :
Ou soit qu’un noud diapré tortement
De maints rubis e1 maintes perles rondes,