Page:Ronsard - Œuvres complètes, Garnier, 1923, tome 1.djvu/208

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Quand une ronce en vain énamourée.) Ainsi dit Theocrite, que le sangler, par qui Adonis fut mortellement blessé, estoit amoureux de la beauté d’iceluy. Une liqueur.) Il ne veut pas dire bonnement, que ce fut sang, mais une liqueur ressemblante à sang : ou à tout le moins un sang céleste et divin, tel qu’Homère [77. V, 339-342] le dit couler des Dieux, lors qu’ils sont blessez. Tel fut le sang de Venus blessée par Diomedes. ose S’a[x6ooTOV ixj. Osoïo,

lywo, oïo ; Tzip ts péet iJLaxâpeaai Oeoïaiv Où y^° alxov îôo’ja’, où -îvo’ja’ al’ôoira olvov T’otivex’ àvataovl ; eïdt za ! àôâvaxot xaXcOv~x’.. Et tout ainsi que d’Helene.) Pline dit, que la fleur nommée par les Latins, Innula, nasquit des larmes d’Helene, d’où est que les Grecs l’appellent Helenium. Ainsi dit on, que le Liz nasquit du laict de Junon.


CXVII

Sur mes vingt ans, pur d’offense et de vice,
Guidé, mal caut, d’un trop aveugle oiseau,
En jeune sang, en menton damoyseau,
Sain et gaillard je vins à ton service :
Mais, ô cruelle, outré de ta malice,
Je m’en retourne en une vieille peau,
En chef grison, en perte de mon beau :
Tels sont d’Amour les jeux et l’exercice.
Helas, que dy-je ! où veux-je m’en aller ?
D’un autre bien je ne me puis soulcr.
Comme la caille, Amour, tu me fais estre,
Qui de poison s’engraisse et se repaist.
D’un autre bien je ne me veux repaistre,
Ny vivre ailleurs, tant ta poison me plaist.