Page:Ronsard - Tableau chronologique des œuvres, Laumonier, 1911.djvu/106

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De Catin à gauche et à dextre :
Jamais ny à Clerc ny à Prestre,
Moine, Chanoine, ou Cordelier
N’a refusé son hatelier.

N’aCar le mestier de l’un sus l’autre,
Où l’un dessus l’autre se veautre,
Luy plaisoit tant, qu’en remuant,
En haletant et en suant
Tel bouc sortoit de ses esselles,
Et tel parfum de ses mammelles,
Qu’un mont Liban ensafrané
En eust été bien embrené.

N’aCeste Catin en sa jeunesse
Fut si nayve de simplesse,
Qu’autant le pauvre luy plaisoit
Comme le riche, et ne faisoit
Le soubresaut pour l’avarice,
Mais ell’ disoit que c’estoit vice
De prendre ou cheine ou diamant
De pauvre ny de riche amant :
Pourveu qu’il servist bien en chambre
Et qu’il eust plus d’un pié de membre,
Autant le beau, comme le laid,
Et le maistre, que le valet,
Estoient receus de la doucette
A la luitte de la fossette,
Et si bien les ressecouoit,
Les repoussoit et remouvoit
De meinte paillarde venue,
Qu’apres la fievre continue
Ne failloit point de les saisir,
Pour payment d’avoir fait plaisir
A Catin, non jamais soulée
De tuer, pour estre foulée,
Et qui de tourdions a mis
Au tombeau ses plus grans amis.