Page:Ronsard - Tableau chronologique des œuvres, Laumonier, 1911.djvu/16

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grands que nous ayons eus avant V. Hugo, par les critiques du XVIIe et du XVIIIe siècle, et quelques-uns encore du XIXe, auxquels il manquait le sens historique, aussi nécessaire à l’historien de la littérature qu’à l’historien de la politique pour juger en toute justice les œuvres des hommes[1].

Encore quelques mots, pour éviter toute surprise.

J’ai restitué au poète Amadis Jamin quatre pièces (une élégie de 330 vers et trois sonnets), que les éditeurs Blanchemain et Marty-Laveaux ont mises de très bonne foi au compte de Ronsard, sans même se douter qu’elles pouvaient bien ne pas être de lui (pp. 48, note 2 ; 49, note 1 ; 78, note 3). — J’ai également supprimé de mon Tableau six pièces (quatre odes, une élégie et un sonnet), que ces mêmes éditeurs, trompés par la différence des incipit, ont fait figurer dans les œuvres de Ronsard comme des pièces distinctes, alors qu’elles ne sont que des variantes d’autres pièces, et je me suis contenté de les signaler comme variantes en note des incipit primitifs (pp. 2, note 3 ; 3, notes ; 31, note 9 ; 38, note 2 ; 41, note 7). — Par contre, j’ai signalé à leur rang d’apparition et reproduit intégralement dans un Appendice treize pièces de Ronsard, qu’on chercherait vainement dans les éditions, dites complètes, de Blanchemain et de Marty-Laveaux, car dix d’entre elles ont échappé à leurs recherches, et trois autres, par un sentiment de pudeur à mon avis excessif et inopportun, leur ont paru trop libres de pensée et d’expression (pp. 11, 12, 13, 23, 35, 41, 42, 50 et 64). — Enfin, j’ai rendu à Ronsard la paternité des Dithyrambes, écrits à l’occasion des premiers succès dramatiques de Jodelle (p. 12, note 3) ; en revanche, j’ai signalé comme d’une authenticité fort dou-

  1. Pour le parti que l’on peut tirer de ce Tableau chronologique, voir ma thèse sur Ronsard poète lyrique et mon Édition critique de la vie de Ronsard de Cl. Binet (Paris, Hachette, 1909-1910).