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XIII

LES PETITES MOUSOUMÉ

et la femme idéale au Japon





Grâce à la charmante intervention du spirituel auteur de Madame Chrysanthème, M. Pierre Loti, le mot mousoumé est devenu tellement à la mode dans le quartier latin, que je serais tenté de croire qu'avant vingt ans l'Académie Française lui accordera ses lettres de grande naturalisation dans son immortel dictionnaire.

Or donc, chacun sait aujourd’hui que par mousoumé il faut entendre « une jeune fille », une puella inupta, « une fille non mariée », une puella puta « une jeune fille pleine de pudeur. » Je vais prendre à tâche d'en signaler les mérites et, par une petite digression, de dire ce qui constitue « l’idéal de la femme » dans les îles du Soleil-Levant.

Ab Jove principium. — Saint François-Xavier, le célèbre apôtre des Indes, ne savait pas trouver de paroles assez affectueuses pour exprimer ses sentiments à l'égard des indigènes du Nippon. « En vérité, disait-il, les Japonais sont les délices de mon cœur. » Tous les Européens qui ont vécu dans l'intimité des insulaires de l'Extrême-Orient sont unanimes pour en dire autant, sinon plus encore…, des Japonaises,