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AVERTISSEMENT

négligeable à l’époque où il se mit à écrire. Et quand il aurait lu mes modestes livres, je nierais tout de même qu’il en eût subi l’influence : La Guerre des Mondes et l’Île du docteur Moreau sont des œuvres originales, qu’il faut admirer sans réserve. D’ailleurs, il y a une différence fondamentale entre Wells et moi dans la manière de construire des êtres inédits. Wells préfère des vivants qui offrent encore une grande analogie avec ceux que nous connaissons, tandis que j’imagine volontiers des créatures ou minérales, comme dans les Xipehuz, ou faites d’une autre matière que notre matière, ou encore existant dans un monde régi par d’autres énergies que les nôtres : les Ferromagnétaux, qui apparaissent épisodiquement dans la Mort de la Terre, appartiennent à l’une de ces trois catégories.

En somme, sauf en quelques points où se rencontrent tous les écrivains qui s’occupent de merveilleux, Wells et moi ne nous ressemblons qu’en apparence. Il n’était peut-être pas inutile de le dire.

J.-H. Rosny aîné.

La Mort de la Terre est un petit roman que j’aurais pu sans peine délayer en trois cents pages. Je