Page:Rosny aîné - La Mort de la Terre - Contes, Plon, 1912.djvu/191

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
177
LA BATAILLE

Et ceux-là surtout qui savaient combien les savants de l’Institut Becquerel-Curie mettaient de scrupule à ne rien promettre sans une sorte de certitude, tressaillirent jusqu’au tréfonds.

— Bien ! Bien ! fit le généralissime, « induit » par le trouble de l’assistance. Et que puis-je faire pour vous ?

— Pour nous, fit doucement le chimiste, je crois que nous sommes à l’abri d’une surprise grâce aux nombreuses escortes que vous nous avez données… Notre service particulier d’aérostats ne nous a signalé aucun groupe turc nombreux à proximité… Tout fait donc prévoir que nous aurons le temps d’agir… Si j’osais, monsieur, vous donner un conseil, je vous dirais d’envoyer à marche forcée dix mille hommes à l’extrême droite de l’ennemi, et autant à l’extrême gauche… Chacune de ces deux divisions devrait se tenir prête à déborder l’armée turque au premier commandement…

— Mais, intervint le comte Zriny, il semble que vous prévoyiez, de notre part, une action enveloppante.

— Oui, répliqua Delestang avec tranquillité. Si notre expérience réussit, l’enveloppement de l’ennemi deviendra possible.

— Malgré l’infériorité de mes effectifs ?

— Malgré l’infériorité de vos effectifs !

Cela fit impression. Le comte demanda encore :

— Et quand prévoyez-vous la possibilité de cette opération ?