Page:Rosny aîné - La Vague rouge.djvu/271

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arbustes souffreteux, l’univers entier palpitait dans leurs poitrines…François n’y aurait placé qu’un des épisodes de sa vie nomade, moins enivrant que ceux de son périple à travers les premiers tumultes syndicaux et par les villages exaltés de l’Yonne. Mais Christine y vivait qui, dès le premier soir, avait apporté son éclat, son énigme et sa démarche émouvante… Le regard dont il balayait les pénombres fut aussi attendri que celui des jeunes hommes.

— À bientôt ! fit-il en leur tendant la main.

Tandis qu’il montait la rue Bobillot, le cœur plein de faiblesse, ses rêves de révolutionnaire vaincus par un rêve de femme, eux descendaient par la sinistre rue Brillat-Savarin, frémissants de mysticisme, et se figurant que leur force s’était accrue pour avoir reçu un peu de la force plus haute et plus sûre de François Rougemont.